Une réflexion s’impose selon le conseiller Saint-Jean

Par Ghislain Plourde
Le conseiller municipal Jacques Saint-Jean croit que la Ville doit profiter de son 50e anniversaire de fondation pour déterminer des balises claires et établir une démarche entourant la nomination d’édifices publics.
L’élu de Saint-François estime qu’il s’agit du moment idéal pour se pencher sur cette question. «De par mon expérience, 21 ans en politique municipale, à l’exception des bibliothèques, ce fut toujours à l’initiative de citoyens que l’on a rebaptisé des bâtiments municipaux ou des rues», indique Jacques Saint-Jean.
Le conseiller ajoute que l’exercice va assurer «la pérennité» de l’île Jésus et de son histoire. «C’est très bien que l’on consacre un budget important au 50e de Laval en matière de célébrations, mais c’est aussi primordial d’y perpétuer son histoire. C’est une mesure peu dispendieuse, facile à faire et qui concorde parfaitement avec la mission du comité du 50e anniversaire.»
L’élu indépendant a déposé, lundi soir dernier, une résolution en ce sens au conseil municipal. Dans un premier temps, dans le cadre du demi-siècle d’existence de la Ville, il juge qu’on devrait déléguer au comité du 50e, ou à un sous-comité, la tâche de renommer des bâtiments, ponts, amphithéâtre, rues en l’honneur de personnalités qui ont marqué à leur façon l’histoire de Laval.
Par la suite, d’après lui, un comité permanent devrait être formé afin de prendre la relève.
«Nous soulignons déjà de grands personnages de l’histoire de la province et du pays. Pouvons-nous nous tourner maintenant vers des gens qui ont fait de Laval ou de ses quartiers ce qu’ils sont devenus aujourd’hui? Nous devrions pousser au-delà de la ville le sentiment de fierté des Lavallois. Sainte-Rose le fait bien avec ses artistes. Nous devrions suivre l’exemple.»
Règles claires
Jacques Saint-Jean souhaite qu’on détermine des critères précis d’attribution et que la Ville soit plus proactive en la matière au lieu d’être en réaction à une requête.
Le conseiller de Saint-François se rappelle être intervenu auprès de l’administration dans deux dossiers précis soit les ponts Sophie-Masson (entre Terrebonne et Laval) et Olivier-Charbonneau (pont de la 25 entre Montréal et Laval). Sans pointer du doigt quiconque, il estime que Laval a du rattrapage à faire.
«Dans le passé, on a manqué notre coup à certains moments. Un exemple? Alexandre Despatie. Il a certainement placé Laval sur l’échiquier mondial avec ses performances époustouflantes. Des fonctionnaires et des anciens collègues au conseil municipal ont refusé d’associer son nom à un édifice public sous prétexte qu’il n’avait pas terminé sa carrière.»
Des suggestions de personnalités
Le vétéran politicien a, en tête, quelques personnalités qui mériteraient de voir leur nom être accolé à un édifice public ou une rue.
«Dans mon quartier, je verrais bien le parc du Moulin être renommé en l’honneur de Felipe Alou (ex-entraîneur des Expos de Montréal). Peu de gens le savent, mais il a résidé sur la rue Ducharme du temps où il était avec les Expos. Alain Bouchard, le grand manitou de Couche-Tard, mériterait très certainement le même honneur. Le frère mariste Louis Abel qui a contribué à l’évolution de Saint-Vincent-de-Paul. Les frères Denis et Claude Héroux (cinéma et télévision) qui ont grandi dans Laval-des-Rapides.»
Un nom va susciter de longues discussions, dans un avenir plus ou moins lointain. C’est celui de l’ex-maire Gilles Vaillancourt. Dans quelques années, le comité décideur sur la question devra se pencher sur ce cas, peu importe si une requête citoyenne est adressée ou pas.
Le conseiller Saint-Jean, lorsque questionné par L’Écho de Laval, est prudent sur le sujet.
«À ce stade-ci, en raison des circonstances, c’est prématuré d’évoquer son nom. Cependant, ce choix va se poser dans les prochaines années. Malgré la controverse, on ne pourra nier les réalisations faites durant ses mandats. C’est la raison pour laquelle des règles précises doivent être mises en place.»
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