Un film unique réalisé par un Lavallois
Par Agnes Gaudet\Agence QMI
Pour la bonne cause, le député de Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin fait aujourd’hui, vendredi, ses premières armes comme acteur.
Il tourne bénévolement quelques scènes du film Recyclage, un long-métrage de fiction réalisé par le fondateur de la Chorale de L’Accueil Bonneau avec à peine 9000 $. L’ex-premier ministre, Jean Charest, s’était lui aussi prêté au jeu, comme une trentaine de personnalités québécoises, dont Pascale Bussières, Luc Picard, Marc Labrèche, Stéphane Quintal, Pierre Curzi et Louis-José Houde.
Le film Recyclage est produit, réalisé et financé par le Lavallois Pierre Anthian, un prothésiste dentaire de métier, qui est aussi le fondateur de la Chorale de l’Accueil Bonneau. Avec 9000 dollars pour budget, douze acteurs de la rue et l’appui de 37 personnalités, ainsi que plusieurs années d’acharnement, il a réussi cet exploit. Tous les profits du film seront remis à des organismes qui viennent en aide aux sans-abri.
Pierre Anthian tourne aujourd’hui les dernières scènes de son film, dans une école à Montréal, dans lesquelles figure Léo Bureau-Blouin. Il y interprète le rôle d’un professeur qui sort dans la rue et est interpellé par un homme.
«Le sujet de l’itinérance est important, affirme Léo Bureau-Blouin. C’est un problème qui s’est accru au cours des dernières années et en tant que personnage public, il est de notre responsabilité d’attirer l’attention sur des causes. Le gouvernement et moi-même, -à hauteur de mes moyens-, tentons de sensibiliser le public.»
Au-delà des joutes quotidiennes
À part quelques participations à des projets étudiants, le député n’a aucune expérience de jeu.
«J’espère que les gens seront indulgents concernant mon talent d’acteur», dit-il en riant.
Léo Bureau-Blouin se retrouvera donc dans le même film que Jean Charest pour la cause des sans-abri.
«Il y a aussi Gilles Duceppe et Jacques Duchesneau, je crois, et plusieurs autres hommes politiques. C’est bien que les hommes politiques, au-delà des joutes quotidiennes, soient capables de s’impliquer pour des causes importantes.»
Jean Charest, quant à lui, a déjà tourné une scène de Recyclage. Vu son petit budget, le tournage s’est échelonné sur plusieurs années. L’ancien premier ministre joue le rôle d’un directeur d’école attablé à un chic restaurant et servi par Jean-René Dufort, et il défendait des chanteurs de chorale chassés du resto.
Au lieu de mendier
Ce film de 90 minutes raconte l’histoire de trois adolescents un peu rebelles qui cherchent à attirer l’attention à leur école secondaire. Avec leur prof de musique (Pascale Buissières), ils vont chercher des éléments dans les bacs de recyclage pour en faire des instruments de musique. Mais ils iront trop loin.
«Au lieu de mendier, on essaie de trouver des idées pour amasser de l’argent. Les gens crèvent dans la rue, il manque de lits, mais les gouvernements ne nous aident pas. » indique Pierre Anthian.
Présenté sous le pont
La grande première du film sera ce printemps, mais pas en salles.
«Nous allons projeter le film sous le pont Jacques-Cartier, indique Pierre Anthian. Nous avons obtenu l’autorisation de la Société des ponts Jacques-Cartier et Champlain. Il y a sous le pont Jacques-Cartier, à l’angle de la rue de Lorimier et du boulevard Maisonneuve, un immense pilier en béton qui a la forme rectangulaire d’un cinémascope. Nous allons inviter les gens à venir avec leur siège de camping.»
Selon Pierre Anthian, le film pourra être présenté autant de soirs possible et il y aura 800 places de disponibles.
«À 10 $ l’unité, précise le réalisateur, si les 800 places sont occupées durant 10 soirs, on pourrait rapporter 80 000 $ pour la cause.»
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