En 10 questions avec Benoit Paradis

Par Claude-André Mayrand
Dans le cadre des soirées Au rythme de Sainte-Rose, le groupe Benoit Paradis Trio sera en spectacle le samedi 20 juillet à 20 h 30 devant l’école Villemaire au 211 boulevard Sainte-Rose. Rencontre avec un tromboniste de plus en plus actif sur la scène québécoise qui a participé à cinq éditions des Francofolies, incluant celle de 2013, et qui fait partie du groupe de musiciens du chanteur Bernard Adamus.
1- Pour ceux qui ne vous connaissent pas, parlez-nous un peu de Benoit Paradis Trio.
C’est un groupe que j’ai parti il y a sept ans. J’ai gagné comme interprète au Festival de la chanson de Petite-Vallée en 2004, puis nous avons participé aux Francouvertes en 2005. Depuis, nous avons lancé deux albums et nous faisons plusieurs concerts un peu partout au Québec.
2- Qu’est-ce que ça représente de remporter un concours comme Petite-Vallée?
Ça donne un bon coup de pouce et ça aide quand on va cogner aux portes, mais ça ne change pas qu’il faut continuer à travailler à se faire connaître.
3- Sur votre bio en ligne, on vous décrit comme un musicien plein de dérision qui flirte avec ses blues de tromboniste-poète fou qui séduit avec son jazz nonchalant. Pouvez-vous nous démêler tout ça?
Sur scène, je me laisse bien aller et je m’aventure dans la caricature de moi-même, en créant des malaises ou en me présentant sous un profil clownesque. Ça vient parler au public un peu. Il y a quelque chose de déprimé dans le spectacle, mais ce n’est pas déprimant. On explore la sincérité à travers nos chansons.
4- Chantal Morin (piano) et Benoit Coulombe (contrebasse) vous accompagnent sur scène et composent votre trio. Comment les décririez-vous?
Ils sont très impliqués dans le processus créatif et ils ont un mot à dire dans l’improvisation, qui est une grande partie du jazz. Ils ont aussi quelque chose à exprimer, alors je trouvais important qu’ils soient bien représentés dans le nom du groupe.
5- Vous revenez tout juste d’un séjour en France. Comment ça s’est passé?
Nous participions au Festival Pause-Guitare, à Albi. C’était une belle expérience et nous aimons bien jouer là-bas. Il y a un bel intérêt et on y va deux fois par année. La réception est vraiment bonne. On doit quelques fois expliquer quelques expressions, mais ils comprennent généralement l’essence de nos chansons.
6- Est-ce facile de vivre de sa musique au Québec dans un genre musical aussi éloigné du populaire commercial qui joue ad nauseam dans les radios?
Ce n’est pas évident, mais on vit quand même beaucoup de moments agréables, et on s’accroche à ça. On arrive à payer le loyer, mais on ne s’en met pas de côté. Avec mon projet seulement, je n’y arriverais pas, mais en combinant cela à d’autres projets, comme les spectacles de Bernard Adamus, on arrive à bien vivre.
7- Où voulez-vous que la musique vous mène?
J’aimerais vraiment faire le tour de la francophonie mondiale avec nos chansons. C’est un rêve, pas tout à fait impossible, mais je me vois mal aller jouer à Dakar la semaine prochaine, par exemple. On a du travail à faire.
8- Est-ce qu’un nouvel album est en préparation?
Oui. Je suis en écriture et on devrait faire paraître un album autour de février ou mars 2014. On va rester dans l’instrumentation de notre album précédent, mais notre style musical pourrait quelque peu changer, car j’aime expérimenter de nouveaux genres.
9- Est-ce que vous allez vous éloigner du jazz?
Le jazz fait vraiment partie de ce que l’on fait, mais c’est surtout la couleur qui pourrait changer. J’aime puiser dans le funk, le reggae, le soul pour ramener ça vers le jazz dans nos chansons. Le jazz nous permet ce genre d’ouverture et on ajoute de la couleur à nos instruments.
10- À quoi peut s’attendre le public qui sera présent à Sainte-Rose, le 20 juillet?
Je crois qu’il sera surpris de ce qu’il va voir et entendre. Il ne se sentira pas perdu cependant et il va se reconnaître dans nos chansons. Il va bien rigoler, autant de moi que de lui-même.
En rafale…
Äge : 33 ans
Naissance : Montréal
Résidence : Montréal
Albums : Introduction (2007) et Lâche pas la patate (2009)
Pour écouter : benoitparadis.bandcamp.com
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