Le chanteur et réalisateur Louis-Jean Cormier empile les succès critiques depuis ses débuts dans la musique depuis une dizaine d’années, que ce soit en solo ou avec son groupe, Karkwa. Celui qui sera juge et coach de la populaire émission La Voix en janvier prépare un spectacle qui sera présenté à l’église Sainte-Rose en mai prochain, et il a confié en entrevue avec L’Écho de Laval le cachet spécial que cela revêt.

1- Pourquoi un spectacle à l’église Sainte-Rose?

Dans le cadre de Coup de cœur francophone, nous avons fait un spectacle spécial à l’église Saint-Pierre-Apôtre. Puisque nous le faisions pour deux soirs de suite, nous nous sommes appliqués dans notre travail en construisant un nouveau show. On a vraiment eu du plaisir à jouer avec les échos et on a décidé de poursuivre dans cette optique-là.

2- Est-ce compliqué de trouver une église pour ce genre de spectacle?

Il faut d’abord trouver un lieu ouvert à de la musique profane et prêt à voir la configuration de l’église être modifiée pour y installer de l’équipement. On a à bouger des choses qui n’ont pas bougé souvent depuis 70 ou 80 ans.

3- Quelle est la différence dans la dynamique d’une église par rapport à une salle?

Il y a la sonorité, qui amène plus d’échos, mais aussi une réverbération appaisante, qui nous emmène ailleurs. Tout devient plus planant. Il y a ensuite le décor, qui permet aux spectateurs de découvrir les chansons d’une façon différente. Il nous permet aussi de jouer avec l’éclairage.

4- Est-ce qu’une tournée thématique dans les églises pourrait voir le jour?

Techniquement parlant, ça peut être difficile de trouver un circuit d’églises prêtes à nous accueillir. Il y a aussi les contraintes par rapport à tout notre arsenal de matériel. Il ne faut pas que cette idée devienne quelque chose de trop imposant. Je veux que ça reste des soirées uniques pour ma gang, les spectateurs et moi. Je ne veux pas brûler le concept.

5- Les enregistrements de La Voix sont commencés depuis un moment. Comment trouvez-vous l’expérience jusqu’à maintenant?

Bien honnêtement, je pensais avoir moins de plaisir que j’en ai actuellement. Je bénéficie d’une grande liberté, j’ai beaucoup de plaisir avec mon équipe et je me suis lié d’amitié avec les autres coachs [Marc Dupré, Isabelle Boulay et Éric Lapointe].

6- Est-ce que le talent des participants vous impressionne?

C’est plus fort que je l’avais anticipé. Le talent qu’il y a ici, c’est impressionnant. Il y a plusieurs candidats qui ont décidé de se lancer après que j’aie annoncé ma participation, donc ça emmène des candidats qu’on n’a pas l’habitude de voir dans ce genre de concours-là. Après les auditions à l’aveugle, les équipes sont très fortes et de bons candidats ont dû être refusés.

7- Que pensez-vous des réactions provoquées par votre participation à La Voix?

En grande partie, les gens qui se demandaient qui j’étais m’ont bien fait rigoler. Ça me soulage aussi car ça veut dire que j’ai encore un pied dans la marge. Le vedettariat ne m’attire pas nécessairement dans la vie. J’ai mes raisons d’avoir accepté d’y aller et je travaille dans ce sens-là. Des fans plus underground m’ont un peu plus blessé quand ils pensaient que j’étais vendu. Mais ça fait partie du processus et on doit m’accepter comme je suis. Si ça fait filtrer mon public, c’est correct aussi.

8- Voulez-vous utiliser La Voix comme tremplin pour atteindre les plus hauts niveaux de popularité?

Je préfère le public qui aime un artiste pour son contenu plutôt que son contenant et je suis très zen avec ça. Si une grande partie du public de l’émission n’embarque pas dans mes chansons, je m’en fous et j’en suis très à l’aise. Je vois vraiment ça comme un projet à part et je ne me suis pas embarqué dans l’aventure pour vendre des disques.

9- Est-ce que vous voudriez profiter de cette nouvelle visibilité pour réunir et relancer Karkwa?

Après La Voix et combiné à mes spectacles solos, je vais être épuisé. J’ai l’intention d’enregistrer un autre disque en solo en 2014. Karkwa est vivant dans notre cœur et dans notre tête, mais il n’est pas prêt à bouger pour l’instant.

10- Vous êtes un artiste très engagé et décembre est le mois des causes. Laquelle vous tient le plus à cœur?

J’ai fait un spectacle le 10 décembre pour la Journée internationale des droits de l’homme et je suis touché par la pauvreté et les activités de guignolée. Mais j’embrasse et j’endosse des causes à l’année, je trouve ça important.