Ce qui devait être une journée tranquille en vue du premier débat des chefs a commencé sur les chapeaux de roues, mercredi, alors que le Parti vert s'est retrouvé exclu de la joute seulement quelques heures avant l'événement.

La plupart des chefs sont restés cloîtrés pendant la journée pour se préparer à cet important événement médiatique. Comme le débat a été devancé de deux heures la veille, les conservateurs ont annulé leur conférence de presse qu'ils devaient tenir le matin.

Mais c'est la décision matinale de la Commission des débats des chefs de désinviter le Parti vert qui a changé la trajectoire de la journée.

En point de presse pour réagir à la décision, le cochef Jonathan Pedneault a dénoncé une décision «antidémocratique».

Assailli par les journalistes dans la rue après sa déclaration à la presse, M. Pedneault a dit que son parti n'excluait aucune option, sans donner plus de précisions. En fin de journée, la cocheffe du Parti vert, Elizabeth May, a toutefois reconnu qu'il était trop tard pour entamer des démarches judiciaires.

Le chef libéral Mark Carney, qui avait évoqué l'absence du Parti vert du Canada pour expliquer sa décision de bouder le «Face à Face» de TVA, n'a pas l'intention d'être absent cette fois-ci.

«Ce n'était pas notre décision, il n'y a pas de consultation évidemment avec le Parti libéral», a-t-il souligné avant de faire un arrêt de campagne au célèbre restaurant de poutine de Montréal, La Banquise.

«C'est dommage honnêtement, c'est une surprise parce que ça arrive ce matin, mais j'espère que les enjeux en ce qui concerne les changements climatiques et la transition énergétique vont être soulevés pendant le débat.»

À l'heure du midi, M. Carney a fait un bain de foule dans le restaurant montréalais, serrant des mains à une clientèle visiblement enthousiaste à l'idée de le voir. Il a quitté l'établissement avec sa poutine «classique» en main.

Le Bloc québécois, qui s'est fait accuser par le Parti vert de «salissage» en raison des doutes qu'il avait soulevés sur la présence des verts, n'a pas commenté le dossier du débat.

Le parti avait toutefois fait une sortie par communiqué au début de la journée pour témoigner son soutien aux demandes du premier ministre du Québec François Legault.

Dans une lettre au premier ministre, le chef bloquiste a indiqué qu'il appuie toutes les demandes du Québec, et il est même allé plus loin en disant qu'il travaillerait à rapatrier l’ensemble des pouvoirs en immigration.

Traditionnellement, le Bloc, qui affirme défendre les intérêts du Québec à Ottawa et porter les consensus de l'Assemblée nationale, endosse les revendications traditionnelles du gouvernement du Québec et la «liste d'épicerie» qu'il présente à chaque campagne électorale fédérale.