Marc Demers est le choix du ML pour la mairie

Par Ghislain Plourde
L’ancien policier Marc Demers, qui agit comme porte-parole et conseiller technique du Mouvement lavallois (ML) depuis l’automne dernier, a été confirmé chef du parti et candidat à la mairie pour les prochaines élections.
«J’ai grandi avec Laval et mon identité est lavalloise, a indiqué, Marc Demers avant d’ajouter, les gens qui me connaissent savent que j’ai deux passions. Ma famille et le désir de bien faire mon travail pour protéger la population contre les criminels, les bandits et les voleurs. Manifestement, je n’ai pas réussi à tous les arrêter», provoquant un tonnerre d’applaudissements.
Le candidat du ML s’est attardé longuement sur la question de son admissibilité à prendre part à la prochaine campagne électorale du fait qu’il a résidé hors de Laval entre juin 2012 et janvier 2013.
«Je rappelle à mes détracteurs que les mots «ou non» qui figurent dans l’article 61 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités font la différence. La jurisprudence en la matière et l’intention avouée du gouvernement du Québec lorsqu’il a adopté cette formulation de la loi me donnent le droit de présenter ma candidature en toute légalité», déclare l’homme qui a laissé savoir avoir reçu un avis juridique favorable. Ses avocats lui ont, toutefois, conseillé de ne pas dévoiler les documents légaux qui appuient ses dires.
Il soutient que les juristes consultés ont étudié à la fois la jurisprudence et des débats parlementaires avant de prendre position. Il affirme avoir eu plusieurs échanges avec le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) qui lui a répondu que ce n’était pas son rôle d’interpréter cette partie de la Loi.
«Que le législateur ait décidé d’inscrire une résidence continue ou non depuis au moins 12 mois c’est pour s’assurer qu’un candidat ait une connaissance suffisante des dossiers et de la réalité de la municipalité et qu’il ait un intérêt dans cette municipalité, ce sont-là deux conditions que je remplis.»
Le candidat du ML à la mairie sait bien que sa candidature pourrait faire l’objet d’une contestation judiciaire. «Je ne peux empêcher personne de faire un tel recours, mais je suis convaincu de gagner.»
Combattre la corruption
S’il est élu à la mairie, Marc Demers s’engage à faciliter le travail policier lors d’enquête. À cet effet, il serait en faveur d’un règlement qui autoriserait l’Unité permanente anticorruption (UPAC) à obtenir des documents publics avec une simple communication avec le greffier plutôt qu’avec un mandat de perquisition.
Les primes de départ d’employés impliqués dans un système de collusion et de corruption pourraient être supprimées. Le fond de pension de l’employé fautif pourrait être également touché. La mise en place d’un code d’éthique qui insiste sur la responsabilité des élus et leur devoir d’éviter tout conflit d’intérêts sera aussi dans les priorités.
La légalité sera au cœur du débat
Pour l’analyste politique Jean Lapierre, Marc Demers n’aura pas d’autres choix que de dévoiler les documents juridiques. «C’est inévitable, ses adversaires vont toujours revenir avec cette question. Il n’aura pas d’autre alternative que de dévoiler son jeu s’il veut pouvoir se démarquer.»
Réactions des opposants
Pour Robert Bordeleau, du Parti au service au citoyen (PSC), il est clair pour lui que le candidat Demers viole la loi. «Les règles du jeu sont claires et il ne les respecte pas. Il devra en répondre devant les instances c’est certain.»
Jean-Claude Gobé, d’Action Laval, émet des réserves sur la candidature du chef du ML. «C’est bien mal entamer une campagne en disant que les tribunaux devront trancher sur sa légitimité. Quel signal envoie-t-on au citoyen à la recherche de transparence et de clarté?»
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