On a discuté de la Charte

Par Ghislain Plourde
Environ 75 personnes ont assisté, jeudi soir dernier, à une rencontre citoyenne portant sur la Charte de la laïcité avec le député Léo Bureau-Blouin et le ministre Bernard Drainville.
Un rassemblement constitué, en majorité, de participants en faveur du projet de loi chapeauté par le ministre Drainville. Celui-ci, d’entrée de jeu, précisé que son gouvernement était à l’écoute des citoyens.
«Il y a eu 200 000 visites sur le site internet, 26 000 nous ont laissé des commentaires qui ont été pris en compte et nous avons apporté des modifications à notre proposition», indique-t-il.
Ainsi, la clause de retrait des municipalités a été changée en clause de transition pour une période de cinq ans maximale de cinq ans. «On veut éviter une laïcité à deux vitesses», fait savoir le ministre Drainville.
Les employés de l’État ne pourront porter de signes religieux, ce à quoi ont aussi adhéré les politiciens lorsqu’ils assureront leur fonction de législateur à l’Assemblée nationale. Quant au crucifix, il sera déplacé et placé à un autre endroit dans le Parlement.
Le ministre responsable de la Charte est conscient que les changements ne se feront pas du jour au lendemain. «Je comprends que pour certaines personnes, le fait de délaisser leurs signes religieux constitue un immense déchirement. On ne demande pas aux gens de renoncer à leur foi. Ce qu’on souhaite, c’est de poser un geste au nom de la dimension collective.»
Des questions portant sur l’application de la Charte auprès des employés d’hôpitaux, sur la contestation possible de la part de la Ville de Montréal ont été posées. Le ministre Drainville a, aussi, offert une réponse, sans ambivalence, sur les concessions que son parti pourrait devoir faire pour établir une alliance avec la Coalition avenir Québec. «Souple sur les moyens, mais ferme sur les principes c’est ce que nous prônons.»
Une néo-Québécoise, originaire d’Argentine, a quant à elle exprimé des réserves sur le plan de neutralité de l’État en ajoutant que l’actuelle situation s’avère difficile pour les femmes qui portent le voile.
«Elles vivent un impact terrible depuis des semaines. Ça m’attriste énormément de voir le traitement qu’on leur fait subir.»
Une fonctionnaire provinciale, qui n’a pas voulu s’identifier, a pris la parole, de son côté, pour expliquer les nombreuses contraintes, devoir de réserve, qu’elle devait observer en raison de son travail. Elle a soutenu qu’en raison de leur poids démographique, les femmes voilées étaient surreprésentées dans le débat actuel.
Bernard Drainville a terminé sa présentation en disant que les députés libéraux adopteront, tôt ou tard, le projet de loi sur la Charte de la laïcité. «Ils ont fait des menaces, dans le passé, sur la loi 101 avant de l’accepter. Ils feront de même avec notre projet de loi sur la neutralité religieuse de l’État.
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