Congé parental : des parents adoptifs crient à l’injustice

Par Patrick Georges\Agence QMI
Les parents d’enfants adoptés ne bénéficient pas du même congé parental que les parents d’enfants biologiques au Québec. Une situation dénoncée par de nombreux parents adoptifs, qui réclament au gouvernement Marois la bonification du régime actuel.
Le régime québécois d’assurance parentale (RQAP) prévoit un congé parental de 55 semaines pour les parents d’enfants biologiques, contre 37 semaines pour les parents adoptifs.
«On comprend que les femmes enceintes ont besoin de temps pour se remettre d’un accouchement, mais un enfant adopté a lui aussi besoin de temps pour s’adapter», soutient Yannick Munger.
L’an dernier, lui et sa femme ont adopté un garçon d’origine coréenne qui a aujourd’hui trois ans. Comme tous les autres parents adoptifs du Québec, ils n’ont eu droit qu’aux 37 semaines et se considèrent victimes d’un régime inégalitaire.
Selon M. Munger, de nombreux parents dans sa situation sont forcés de prendre un congé de plusieurs mois sans solde lorsque le congé parental vient à échéance, puisque le RQAP ne leur accorde pas suffisamment de temps pour créer un lien d’attachement avec l’enfant.
«Les besoins d’enfants adoptés sont différents, mais ils sont tout de même là. Tous les experts en adoption s’entendent pour dire que l’enfant a besoin d’une période d’un an pour s’adapter à son nouvel environnement. La situation actuelle est vraiment injuste», plaide-t-il.
Cette différence entre parents biologiques et adoptifs vise d’abord à soutenir les mères qui doivent se remettre de leur grossesse ainsi que de leur accouchement, a expliqué Mélanie Harvey, l’attachée de presse d’Agnès Maltais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
«Les mères biologiques sont les seules à vivre un changement physiologique. Les prestations de maternité sont versées exclusivement à la mère pour lui permettre de se remettre des effets physiologiques de l’accouchement», a ajouté Mme Harvey.
Une pétition a été lancée en ligne et a même obtenu l’appui du député péquiste Léo Bureau-Blouin.
«J’estime que c’est une cause noble, les parents devraient tous avoir les mêmes droits, affirme le député de Laval-des-Rapides. L’État québécois devrait venir en aide de manière égale que l’on soit adopté ou non.»
Le programme électoral du Parti Québécois prévoit effectivement la modification du RQAP, mais rien n’indique que le gouvernement passera à l’action de sitôt.
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