Québec a les yeux sur les surplus des CPE

Par Claude-André Mayrand
Le gouvernement provincial lorgnerait les surplus des Centres de la petite enfance pour l’aider à boucler son budget 2014.
C’est ce que rapportait le quotidien La Presse le mardi 13 mai dernier.
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Le directeur général du regroupement des CPE de Laval, Mario Boucher, croit que Québec devrait attendre les rapports financiers 2014 des CPE.
«Les chiffres que le gouvernement étudie sont ceux de l’exercice financier qui s’est terminé le 31 mars 2013, explique le président du regroupement des CPE de Laval. Il faudrait au moins attendre de voir s’il y a autant de surplus au sein du réseau et à quoi ils servent dans les budgets des installations.»
Selon M. Boucher, certains CPE auraient déjà en tête d’utiliser ces surplus pour des travaux d’immobilisation ou pour se garder un coussin afin de palier à tout changement qui pourrait y avoir au sein des masses salariales.
«Les chiffres pour 2014 devraient être disponibles d’ici le 30 juin et il doit y avoir des discussions sur la hauteur des provisions qu’on permet aux CPE de faire», ajoute-t-il.
Selon Mario Boucher, 20 % des 54 CPE lavallois disposent d’un coussin financier et entre 15 et 20 % sont dans le rouge. Il n’a pu, cependant, nous fournir les chiffres.
Au niveau provincial, un peu plus de 80 % des quelque 1 000 CPE ont un surplus budgétaire.
Pas une première
L’an dernier, le gouvernement péquiste avait pigé 30 M$ dans les surplus des CPE. Une installation sur cinq aurait été touchée par cette mesure, selon La Presse.
«Quand le ministère dit qu’il pige dans les surplus, il le fait en coupant les versements de subventions du ministère de la Famille, ce qui force les CPE à utiliser le surplus budgétaire, explique Mario Boucher. Souvent, c’est un exercice qui se fait un peu tout croche, car les gestionnaires des CPE ignorent souvent si le gouvernement adoptera cette mesure ou non. C’est une belle devinette et il y a du travail à faire de ce côté-là.»
Une hausse injuste
Pour ce qui est de l’augmentation des frais de garde quotidiens pour palier le manque d’argent du gouvernement, M. Boucher reconnaît que la mesure n’a pas soulevé de tollé, mais qu’elle était incomplète.
«La problématique, c’est les familles à faible revenu. Aucune mesure pour les soutenir n’a été annoncée parallèlement. Une harmonisation de mesures aurait été nécessaire, conclut-il. On comprend qu’un juste prix doit être mis en place pour les familles, mais on demande au gouvernement d’identifier ce qu’il y a de mieux à la fois pour les familles, le réseau des CPE et les finances publiques.»
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