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Les médecins doivent en faire plus

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27 mai 2014
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Par Louis Gagné\Agence QMI
LAVAL - 

Les médecins de famille du Québec ont des semaines de travail plus courtes et prennent en charge moins de patients que leurs confrères canadiens, une situation qui explique en partie les difficultés d'accès aux soins de première ligne.

Dans une étude publiée mardi par l'Institut C.D. Howe, l'ancien ministre libéral des Affaires sociales, Claude E. Forget, s'interroge sur les raisons pour lesquelles le Québec fait figure de cancre en matière d'accès aux soins de santé primaires, et ce, malgré l'implantation des Groupes de médecine de famille (GMF).

En 2012, fait remarquer l'auteur, le Québec comptait 115 médecins de famille par 100 000 habitants, par rapport à 100 pour l'Ontario et 109 pour l'ensemble du Canada. Pourtant, 15% des patients québécois interrogés n'ont pas de médecins de famille, comparativement à 4% des Ontariens.

Selon M. Forget, cette situation découle en partie de la semaine de travail plus courte des médecins québécois, qui consacrent en moyenne 34,9 heures par semaine aux soins primaires, contre 43 pour leurs collègues ontariens.

«Ce nombre d'heures relativement faible que consacrent les médecins à leurs patients dans leur cabinet a un lien direct avec le nombre moins élevé de patients dont ils s'occupent», souligne l'ancien ministre. En effet, on compte en moyenne 1081 patients inscrits par médecin au Québec, contre 1539 en Ontario et 1468 à l'échelle canadienne.

Pour expliquer ce phénomène, M. Forget cite une étude voulant que les médecins québécois aient un objectif de revenus relativement «modeste» par rapport à leurs confrères des autres provinces.

«Lorsque les tarifs sont augmentés, ils réussissent, en fournissant moins d'heures, à atteindre leur objectif de revenus et graduellement, ils se sont habitués à travailler moins, à avoir un style de vie qui leur plaît davantage, a expliqué M. Forget. Donc même s'ils sont plus nombreux, le fait qu'ils travaillent moins d'heures fait qu'ils sont moins disponibles.»

À cela s'ajoute le temps passé par les omnipraticiens dans les hôpitaux (plus de 40 % des heures travaillées), que plusieurs préfèrent aux cliniques et aux cabinets privés.

«Ça les rend plus rares pour le parent dont l'enfant a beaucoup de fièvre, puis qui est incapable de voir son médecin, parce qu'il n'est pas disponible ou parce qu'il n'en a pas, alors ils aboutissent à l'urgence puis ils attendent des heures», fait valoir Claude Forget.

Pour remédier à la situation, il propose notamment de remplacer le mode de paiement à l'acte par un plus grand nombre de paiements par patients (capitation).

«Si les médecins de famille étaient payés par patient, avec des montants forfaitaires prédéterminés pour chaque patient dont ils s'occupent, écrit M. Forget, ils seraient encouragés à inscrire un plus grand nombre de patients et à prodiguer davantage de soins préventifs.»

Ce mode de rémunération, poursuit l'ancien ministre, correspondrait mieux à la nouvelle réalité des soins de première ligne, qui sont maintenant prodigués par une équipe multidisciplinaire et non plus seulement par les médecins.

M. Forget suggère également de rendre les niveaux de rémunération des médecins qui travaillent dans le milieu communautaire (clinique, CLSC, cabinet privé) «au moins aussi avantageux» que ceux du système hospitalier.

«Le Québec aurait un nombre plus que suffisant de médecins de famille si seulement ceux-ci s'éloignaient des établissements (hôpitaux) pour se concentrer davantage sur les soins primaires en milieu communautaire», a-t-il soutenu.

Nombre d'heures consacrées par les médecins de soins primaires (moyenne hebdomadaire, provinciale et nationale, 2012)

Québec : 34,9

Ontario : 43

Alberta : 46,7

Colombie-Britannique : 47,6

Manitoba/Saskatchewan : 49,5

Atlantique : 45,2

Canada : 42,1

Source : Commissaire à la santé et au bien-être

Nombre moyen de patients par médecin par province

Québec : 1081

Ontario : 1539

Alberta : 1672

Colombie-Britannique : 1466

Manitoba/Saskatchewan : 1750

Atlantique : 1731

Canada : 1468

Source : Commissaire à la santé et au bien-être

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