Commotions cérébrales : pas un fléau, selon les Nomades et les Loups

Par Claude-André Mayrand
Pour les dirigeants des Nomades du Collège Montmorency et des Loups de Curé-Antoine-Labelle, le problème des commotions cérébrales au football ne représente pas un fléau, mais des pistes de solution doivent être explorées afin d’enrayer ce qui est en train de devenir un problème de plus en plus médiatisé.
L’Écho de Laval s’est entretenu avec eux en lien avec le reportage Commotions : jeunes cerveaux en péril, présenté le 30 janvier dernier à l’émission Enquête, à Radio-Canada.
Le reportage nous démontrait l’ampleur du problème des commotions au football, les protocoles à respecter pour les équipes et des pistes de réflexion.
Les reporters ont suivi les Cactus du Collège Notre-Dame, à Montréal, pendant la dernière saison.
«Ceux qui gravitent dans l’univers du football scolaire étaient au courant de la situation, explique le nouveau coordonnateur des Loups de l’école secondaire Curé-Antoine-Labelle, Benoit Groulx. On peut éviter beaucoup de commotions si on enseigne à nos jeunes des nouvelles techniques de plaqué pour tenter d’éviter la tête à chaque contact. Ça part de là.»
Le programme des Loups s’impose un protocole strict.
«Nous comptons sur des spécialistes formés. Dès qu’il y a un signe de symptôme, les joueurs sont immédiatement sortis du terrain et ils ont une série de tests à passer avant d’y retourner. S’ils en échouent un, ils sont suivis semaine après semaine pour ne pas qu’ils y retournent trop rapidement.»
Celui qui était entraîneur avec l’Arsenal de l’Académie Saint-Louis la saison dernière estime que c’est sur le terrain que l’intervention médicale est primordiale.
«Peu importe les tests qui sont faits avant ou après les matchs, c’est sur le moment qu’il est important d’avoir du personnel qualifié, afin de retirer du match un joueur blessé.»
Avec l’Arsenal, entre 10 et 15 commotions ont été comptabilisées la saison dernière.
Un problème de ressources?
Le responsable des sports chez les Nomades du Collège Montmorency, Michel Blanchette, se demande si les établissements qui se lancent dans le football scolaire font la distinction entre lancer un programme de football et mettre une équipe sur le terrain.
«Le football s’est développé à une vitesse folle ces dernières années. Les institutions de football sont à l’affût des nouvelles façons de faire, mais les écoles néophytes investissent surtout leur budget dans l’équipement, et moins dans l’embauche de thérapeutes qualifiés», explique-t-il.
Au-delà des formations médicales, et sans parler d’un laisser-aller, M. Blanchette croit qu’une formation de gestion de programme de football devrait être obligatoire pour les nouveaux programmes.
Les Nomades comptent sur un physiothérapeute en chef et des thérapeutes sportifs qui ont suivi des formations spécialisées, à l’instar du médecin de l’équipe, présent à chaque partie locale [l’équipe hôtesse fournit le médecin pour la rencontre].
«Quand on a un bon protocole et qu’on le respecte, il est difficilement contournable. Avec les coups à la tête, il ne faut jamais présumer de rien», conclut le responsable des Nomades.
L’Écho a tenté d’entrer en contact avec le coordonnateur du programme de football scolaire de l’école Horizon-Jeunesse, qui vient tout juste de compléter sa première année d’existence pour parler de la situation. Il a décliné l’entrevue.
La CSDS de Sherbrooke va de l’avant
Dans les jours suivant la diffusion du reportage de Radio-Canada, la Commission scolaire de Sherbrooke (CSDS) a décidé d’éliminer le contact au football chez les moins de 14 ans dès la prochaine saison.
Pour Benoit Groulx, le CSDS fuit le problème.
«À 14 ans, les joueurs sont moins forts et moins rapides. Je serais surpris si c’était le groupe d’âge le plus problématique», affirme-t-il.
Michel Blanchette abonde dans le même sens.
«Ils vont commencer à se frapper à 14 ans. Ça va peut-être juste retarder le problème et ça ne va pas enrayer le problème de commotions.»
Du côté de la Commission scolaire de Laval, aucune décision n’a encore été prise en ce sens.
«On analyse le tout avec Sports Laval et la fédération québécoise pour s’assurer de faire le meilleur portrait de la situation et prendre la meilleure décision», a confié à L’Écho de Laval le porte-parole de la CSDL, Jean-Pierre Archambault.
Est-ce que la Commission scolaire de Laval devrait interdire les contacts au football pour les 14 ans et moins? Écrivez-vous au [email protected]
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